Hitler et la sexualité

Comme tout dictateur, Hitler a nourri de nombreux fantasmes, plus ou moins fondés. On a parlé de scatophilie, d’homosexualité, ou encore de soumission. On parle aussi du fait qu’il ne pouvait avoir de relation sexuelle, à cause de ses blessures lors de la Grande Guerre. Il apparaît qu’Hitler n’avait également qu’un testicule ainsi qu’un micropénis. Certains vont jusqu’à expliquer la volonté de conquête d’Hitler et la seconde guerre mondiale. Mais qu’en est-il donc vraiment de la sexualité du Führer?

Afin d’écrire cet article, je me suis appuyé sur le très connu et remarquable François Kersaudy et son ouvrage « Les secrets du IIIème Reich » (éditions Perrin, 2013).

Une relation difficile avec les femmes

Le rapport d’Hitler avec les femmes fut toujours très complexe. En effet, nous n’avons aucune trace d’une quelconque aventure du dictateur avec la gente féminine durant ses jeunes années en Autriche. Son ancien camarade de classe Josef Keplinger est d’ailleurs catégorique : « Adolf ne s’intéressait jamais aux filles ». Ce constat reste le même lors de ces années à Munich, avant la première guerre mondiale et son engagement dans le conflit. Les choses ne changent d’ailleurs guère lors de son retour dans la capitale bavaroise, mais certains proches semblent détecter des comportements très étranges envers les femmes. En effet, Hitler devient au début des années 1920 un personnage connu dans la société Munichoise et se trouve logiquement de plus en plus entouré, ce qui tranche avec sa période « bohême » Viennoise, très solitaire (excepté de très rares amis) ; et ce qui permet également d’avoir des témoins du comportement d’Hitler en présence des femmes. Ainsi, un premier témoignage provient d’Ernst Hanfstaengl, ami proche d’Hitler qui prendra par la suite ses distances, et qui racontera qu’Hitler profita qu’il était sorti de son domicile afin d’appeler un taxi pour se jeter à genoux devant sa femme Hélène et lui déclarer sa flamme, tout en se proclamant son esclave. Une scène qui la choquera. 

On trouve par ailleurs chez Hitler une forte attirance pour les jeunes filles ; il aura par exemple une attirance pour une jeune vendeuse de 16 ans à l’Obersalzberg. Il en pincera aussi pour la fille d’Heinrich Hoffmann, son photographe officiel, âgée de 16 ans également. Celle-ci nous en dira plus sur la sexualité d’Hitler, grâce au témoignage de sa mère : Hitler aurait des « exigences extravagantes ». Mais quelles peuvent bien être ces extravagances? En tous les cas, Hitler continue les conquêtes d’un jeune âge puisqu’en 1929, il tombe amoureux de sa propre nièce, Angela Raubal, dit « Geli ». Elle emménagera chez lui à Munich et confiera  à une amie « Mon oncle est un monstre. Tu ne croiras jamais ce qu’il me fait faire ». Une lettre d’Hitler à sa nièce (qu’il fera récupérer par tous les moyens plus tard) est plus précise sur les fameuses exigences extravagantes du dictateur : c’est un sadique et masochiste et peut-être même un coprophile (le fait de trouver du plaisir dans la manipulation des excréments). On a d’ailleurs un témoignage de la célèbre actrice Renate Müller à ce propos.

Lors d’une soirée à Berlin, elle flirta avec le Führer, qui l’emmena dans une chambre de la chancellerie. La scène se serait passée de la manière suivante : après qu’ils aient tous deux retiré leurs vêtements, il s’est allongé par terre, la suppliant de le frapper et de lui donner des coups de pied. Elle a refusé, mais il a continué à insister, s’est couvert d’opprobe en disant notamment qu’il était son esclave, indigne d’être dans la même pièce que l’actrice. Elle a fini par céder et a commencé à lui donner des coups de pied, à l’insulter avec des mots obscènes. Devenant de plus en plus excité, Hitler a commencé à se masturber. Après son orgasme, il leur suggéra tranquillement de s’habiller tous les deux. Ils ont bu un verre de vin ensemble et ont discuté de banalités. Finalement, il se leva, lui baisa la main, la remercia pour cette agréable soirée et appela un serviteur pour lui montrer la sortie. 

Ce comportement d’Hitler (certainement lié à son impuissance et son micropénis) a beaucoup perturbé la plupart des femmes qui ont pu y assister. Beaucoup d’entre elles ont tenté d’ailleurs de se suicider, et certaines y sont parvenues, comme Geli ou Renate Müller (bien qu’il y ait un doute sur cette dernière, la Gestapo ayant peut-être joué un rôle dans sa chute d’un balcon quelques temps après cette scène avec Hitler). Au total, ce sont neuf femmes qui ont connu l’intimité du Führer qui ont fait des tentatives de suicide. Il faut dire qu’en plus d’une sexualité qu’on qualifiera d’étrange, Hitler pouvait s’avérer un véritable tyran jaloux auprès de certaines compagnes. Eva Braun quant à elle avoua à demi-mot qu’elle entretenait avec Hitler une relation platonique, et était sexuellement frustrée. Pas étonnant qu’Hitler déclara souvent par la suite qu’il n’avait qu’une femme : l’Allemagne. Il organisa d’ailleurs également le suicide de cette femme là. 

Sources : 

François Kersaudy,  « Les secrets du IIIème Reich » (éditions Perrin, 2013)

https://spartacus-educational.com/GERrenate.htm

https://www.irishexaminer.com/lifestyle/arid-20391500.html