Petit article consacré à Noël chez les nazis. En effet, malgré le rejet du christianisme, et la volonté de créer une nouvelle religion fondée sur les traditions néo-païennes, ils se réunissaient pour un repas lors de la Veillée de Noël. Même si Hitler ne portait pas dans son coeur la religion catholique (il déclarait à propos du christianisme : « Et cette fois nous éprouvons une violente sensation de colère à la pensée que des Allemands ont pu s’enliser dans des doctrines théologiques privées d’une quelconque profondeur quand sur la vaste terre il y en a d’autres, comme celle de Confucius, de Bouddha et de Mahomet, qui à l’inquiétude religieuse offrent un aliment d’une bien autre valeur. » . Mais il savait que Noël restait le moment favori des familles allemandes, et tolérait l’évènement. Mais comment célébrer la naissance de Jésus, alors qu’il était juif? Tout simplement en détournant l’histoire. En effet, l’Ahnenerbe et l’Institut pour l’éradication de l’influence juive ont réussi à créer, en s’appuyant sur des théories de la fin du XIXème siècle, et notamment d’Albrecht Schwegler, un Jésus aryen. Si cela peut vous faire sourire, la question était très sérieuse chez les dignitaires nazis, Himmler en tête. Pour eux, Jésus n’était pas juif, et la généalogie le prouve. Pour eux, Esaü était juif, alors que son frère Jacob, ancêtre de Jésus, était aryen. Ainsi, si Jésus est aryen, il est alors plus facile de le célébrer.
D’autre part, les décorations avaient également changé pendant le IIIème Reich. Le sapin de Noël était accepté, car très allemand, mais pas l’étoile traditionnellement mise au sommet du sapin, trop proche à la fois d’une étoile de David juive et d’une étoile communiste. On décida donc de le décorer avec une croix gammée, une roue du soleil (symbole de la race aryenne) ou le signe de l’éclair utilisé par les SS.
En décembre 1941, Hitler et le parti se réunirent pour la veillée de Noël. Parmi eux, un photographe, Hugo Jaeger, qui fut chargé de prendre des clichés de la soirée. Des clichés en couleur, une chose rare pour l’époque. Je vous laisse admirer la soirée. Hitler n’a pas l’air très enclin à faire la fête. Pour l’anecdote, on dit que Jaeger enterrera ses clichés en 1945, scellés à l’intérieur de bocaux en verre, dans les environs de Munich. Il les déterra en 1955 avant de les vendre dix ans plus tard au magazine LIFE. Le journal ne diffusera qu’en 2009 certains de ses clichés.